Claude Gobillot, Derrière la pluie, imagestory.fr, 2014
Claude Gobillot
Pluie 3
Pluie 3
Lorsque la pluie s’abat sur Paris, Claude Gobillot fait comme les
escargots, elle sort de la coquille de son atelier. Munie de son
appareil photo, elle abandonne pour un temps les natures mortes de son
travail commercial, saute dans le premier bus venu et arpente les rues
de la capitale. Là, blottie derrière la vitre, elle pose un autre regard
sur la ville. Ses images comme des aquarelles esquissent une
représentation mouvante de la vie citadine redessinée par l’ondée.
Claude a du mal à parler de ses images. Elle cherche ses mots et les mots qu’elle trouve, sans lui donner satisfaction, soulèvent des interrogations pour lesquelles elle n’a pas toujours les réponses. Pas facile de parler de son travail personnel sans parler de soi, sans se livrer encore un peu plus. Et Claude est quelqu’un de pudique. Comme un animal, elle s’approche doucement, zigzague, tourne, virevolte, hésite... C’est d’ailleurs ainsi qu’elle travaille. Dans une pulsion. Soudain, l’envie est là et doit être assouvie. Claude tourne alors autour de son sujet comme un félin autour de sa proie. Pourquoi ? Comment ? Finalement qu’importe.
Elle remarque seulement que le temps est un élément déclencheur. Le temps qu’il fait. Elle n’aime pas le beau temps, le grand soleil. La pleine lumière lui rend l’environnement et les autres trop invasifs. Par contre, dès qu’il pleut, chacun se replie sur soi, pelotonné sous son parapluie ou enfoncé dans le col de son imperméable. Chacun est avec soi. La pluie est propice à l’introspection. “Tout s’éteint quand il pleut“ dit-elle. Les gens ne se regardent plus, tournés qu’ils sont vers eux-mêmes, luttant contre les éléments. C’est là, “au milieu d’eux mais coupée d’eux“, que Claude aime regarder les mouvements de leurs vies se refléter dans les flaques d’eau.
Une fois les images captives, il faut laisser le temps au temps. Les films attendent le moment qui paraîtra le plus opportun pour être développés. Ce temps de latence, d’incertitude est précieux. Tout ce que l’on projette sur les images sans savoir vraiment. On se doute bien mais on n’est pas sur. Avec le temps, on oublie même. En cela, l’argentique laisse la place à l’imprévu. C’est une acceptation de la perte de contrôle. Et puis, quand le temps est venu, c’est la surprise, ou pas. On ne sais pas. C’est une vraie liberté de ne pas tout maîtriser aujourd’hui, de douter, de gommer les contours. C’est un luxe que Claude Gobillot s’autorise et qui émane de ses images hésitantes et fragiles. Un moment de grâce.
Claude a du mal à parler de ses images. Elle cherche ses mots et les mots qu’elle trouve, sans lui donner satisfaction, soulèvent des interrogations pour lesquelles elle n’a pas toujours les réponses. Pas facile de parler de son travail personnel sans parler de soi, sans se livrer encore un peu plus. Et Claude est quelqu’un de pudique. Comme un animal, elle s’approche doucement, zigzague, tourne, virevolte, hésite... C’est d’ailleurs ainsi qu’elle travaille. Dans une pulsion. Soudain, l’envie est là et doit être assouvie. Claude tourne alors autour de son sujet comme un félin autour de sa proie. Pourquoi ? Comment ? Finalement qu’importe.
Elle remarque seulement que le temps est un élément déclencheur. Le temps qu’il fait. Elle n’aime pas le beau temps, le grand soleil. La pleine lumière lui rend l’environnement et les autres trop invasifs. Par contre, dès qu’il pleut, chacun se replie sur soi, pelotonné sous son parapluie ou enfoncé dans le col de son imperméable. Chacun est avec soi. La pluie est propice à l’introspection. “Tout s’éteint quand il pleut“ dit-elle. Les gens ne se regardent plus, tournés qu’ils sont vers eux-mêmes, luttant contre les éléments. C’est là, “au milieu d’eux mais coupée d’eux“, que Claude aime regarder les mouvements de leurs vies se refléter dans les flaques d’eau.
Une fois les images captives, il faut laisser le temps au temps. Les films attendent le moment qui paraîtra le plus opportun pour être développés. Ce temps de latence, d’incertitude est précieux. Tout ce que l’on projette sur les images sans savoir vraiment. On se doute bien mais on n’est pas sur. Avec le temps, on oublie même. En cela, l’argentique laisse la place à l’imprévu. C’est une acceptation de la perte de contrôle. Et puis, quand le temps est venu, c’est la surprise, ou pas. On ne sais pas. C’est une vraie liberté de ne pas tout maîtriser aujourd’hui, de douter, de gommer les contours. C’est un luxe que Claude Gobillot s’autorise et qui émane de ses images hésitantes et fragiles. Un moment de grâce.