#22. PÂLEUR ESTIVALE
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À nouveau c’était les vacances. Comme chaque année, ils filaient vers le sud, vers la maison familiale, pour y retrouver cousins germains et autres issus de germains. Prendre la route lui procurait un sentiment de liberté, d’évasion, d’infinis possibles qu’elle entrevoyait tout au long de leur descente vers le midi. Dans l’ombre d’un sous-bois, à la fenêtre d’une vieille bâtisse, sur la rive vaseuse d’un cours d’eau, derrière la haie taillée d’un jardin… Chaque lieu, chaque détail était prétexte à une hypothétique tranche de vie. Il aurait suffi de s’arrêter et de vivre là quelques temps.
Et puis au bout de la route, il y avait la Méditerranée, l’Italie, l’Afrique.
Pourtant, tous les ans, leur route finissait dans la même carte postale, s’arrêtait sur les mêmes visages, chaque fois un peu plus marqués par les douze mois écoulés. Et déjà, une fois passées les premières heures et la joie des retrouvailles, elle s’interrogeait sur le sens de ce rituel estival. Elle sentait la lassitude l’envahir. Peu à peu, la masse imposante des montagnes alentour l’oppressait, la maison elle-même faisait peser l’ombre de ses vieux murs au-dessus d’elle et le tourbillon bruyant de ses habitants en villégiature semblait l’engloutir. Elle étouffait. Il arrivait même qu’au cours des traditionnelles randonnées, la beauté grandiose des paysages traversés lui coupât littéralement le souffle. Sans parler de l’emballement des températures qui certaines années plongeait tout et tous dans une torpeur telle que même le plus fort mistral n’était d’aucun secours. Heureusement, une fois la semaine écoulée, ils reprenaient la route. Plein Ouest. Vers l’océan.
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À nouveau c’était les vacances. Comme chaque année, ils filaient vers le sud, vers la maison familiale, pour y retrouver cousins germains et autres issus de germains. Prendre la route lui procurait un sentiment de liberté, d’évasion, d’infinis possibles qu’elle entrevoyait tout au long de leur descente vers le midi. Dans l’ombre d’un sous-bois, à la fenêtre d’une vieille bâtisse, sur la rive vaseuse d’un cours d’eau, derrière la haie taillée d’un jardin… Chaque lieu, chaque détail était prétexte à une hypothétique tranche de vie. Il aurait suffi de s’arrêter et de vivre là quelques temps.
Et puis au bout de la route, il y avait la Méditerranée, l’Italie, l’Afrique.
Pourtant, tous les ans, leur route finissait dans la même carte postale, s’arrêtait sur les mêmes visages, chaque fois un peu plus marqués par les douze mois écoulés. Et déjà, une fois passées les premières heures et la joie des retrouvailles, elle s’interrogeait sur le sens de ce rituel estival. Elle sentait la lassitude l’envahir. Peu à peu, la masse imposante des montagnes alentour l’oppressait, la maison elle-même faisait peser l’ombre de ses vieux murs au-dessus d’elle et le tourbillon bruyant de ses habitants en villégiature semblait l’engloutir. Elle étouffait. Il arrivait même qu’au cours des traditionnelles randonnées, la beauté grandiose des paysages traversés lui coupât littéralement le souffle. Sans parler de l’emballement des températures qui certaines années plongeait tout et tous dans une torpeur telle que même le plus fort mistral n’était d’aucun secours. Heureusement, une fois la semaine écoulée, ils reprenaient la route. Plein Ouest. Vers l’océan.